Management de transition ?
Quelques questions sur le management de transition pour un petit tour de la question
Pourquoi un cadre souhaite-t-il devenir manager de transition ?
Les explications sont diverses :
- Certains , de plus en plus nombreux, le font par envie de changement et de découverte de nouveaux environnements
- D’autres y voient un moyen de rebondir après une perte d’emploi. Particulièrement à une époque ou les « séniors » de plus en plus jeunes peinent à se faire embaucher en CDI, leur longue expérience est au contraire un atout pour ce rôle
- Pour d’autres encore le besoin d’indépendance est le moteur : capacité à choisir ses missions, mode de collaboration et donc posture différents
Pourquoi une entreprise fait-elle appel à du management de transition ?
Là encore, diverses situation peuvent amener à faire appel à un management de transition. Parmi elles :
- Démission du titulaire et difficulté à recruter un successeur avant son départ
- Projet de transformation notamment, impossible à faire gérer par les équipes en place
- Absence de longue durée du titulaire
- Situation temporaire nécessitant une compétence non disponible en interne
- Gestion de crise
- …
Ce mode de gestion devient de plus en plus commun et répandu.
Comment trouver un manager de transition ?
Une entreprise attend avant tout d’un manager de transition qu’il soit opérationnel immédiatement, ce qui veut dire à la fois qu’il soit disponible tout de suite et qu’il ait une maitrise immédiate du poste.
Le recrutement passe souvent par des cabinets spécialisés qui ont dans leur base de données un grand nombre de candidats potentiels, qu’ils ont (parfois, mais pas toujours) pré-qualifiés, pour qui ils peuvent avoir déjà fait du contrôle de références . Leurs outils leur permettent de pré-sélectionner rapidement des candidats à contacter , pour les présenter en quelques jours le plus souvent.
Le recrutement peut également se faire par réseau, ou par recherche directe sur internet . Dans ce cas cela réduit les coûts pour l’entreprise et améliore le revenu du manager. Rien n’empêche dans c cas l’entreprise cliente de faire aussi du contrôle de références
Quelles compétences pour faire du management de transition ?
Avoir de l’expérience dans le poste visé est indispensable . Les entreprises attendent des gens opérationnels immédiatement. Ainsi les managers de transitions sont souvent sur-qualifiés pour le poste.
Le manager doit également avoir beaucoup d’autonomie, de curiosité et de capacité d’adaptation. Il lui faut apprendre vite, et savoir adapter son savoir être à son client.
Ensuite bien sûr les qualités attendues seront différentes en fonction du contexte : on ne cherchera pas le même profil si le manager doit gérer une crise et licencier la moitié de l’équipe, ou s’il doit gérer un projet complexe , ou gérer les affaires courantes en attendant le retour du titulaire
Quel statut pour les managers de transition ?
Les managers sont soit des indépendants disposant de la capacité à signer des contrats (SAS(U), SARL , entreprise individuelle, …), soit travaillent en portage salarial.
Le plus souvent lorsqu’un cabinet intervient, on aura un contrat entre l’entreprise cliente et le cabinet, et un contrat entre le manager et le cabinet. Le cabinet facture l’entreprise, et le manager facture le cabinet. Le TJ facturé à l’entreprise comprend le TJ facturé par le manager plus la marge du cabinet. Celle ci dépend du cabinet , et peut se négocier …
Parfois certains cabinets facturent une prestation fixe de mise en relation, et le contrat est signé directement entre le manager et l’entreprise client.
En cas de portage salarial, le manager a contracté avec la société de portage, et chaque mois remplit un compte rendu d’activité qui sert à la société de portage à facturer le cabinet. On donc dans ce cas 4 intervenants, mais les sociétés de portages sont rompues à l’exercice
Le choix du statut dépend de la situation personnelle du manager. Le portage salarial va fortement impacter son revenu puisque les charges à déduire de son chiffre d’affaire correspondront à la marge de la société de portage, additionnée des charges patronales et salariales , soit un reste à recevoir selon la cas entre 45 et 52 % environ de la facturation. Mais cela lui donne l’avantage de conserver sa protection sociale (et notamment de pouvoir prétendre à des indemnités de chômage entre deux missions), de pouvoir avoir un CDI dans certains cas, ce qui lui donnera capacité de louer ou d’emprunter, et lui évite toutes les contraintes administratives liées à la création d’une société.
Quels sont les choses à savoir pour les futurs managers ?
Le manager est attendu pour ses compétences et sa connaissance du métier. On attend de lui qu’il atterrisse très vite : oubliez le parcours d’intégration classique . Se préparer (ou se procurer) une check list des choses à savoir rapidement lui sera utile
Techniquement, il est considéré comme un fournisseur et pas comme un collaborateur. La relation avec l’entreprise n’est donc pas une relation de subordination. Il doit avoir l’autonomie nécessaire pour organiser son travail seul. Il doit aussi avoir une posture différente : il est là aussi pour apporter du conseil.
Le fait d’être externe et présent pour une durée limitée devrait lui faire échapper aux fréquents jeux politiques et de pouvoir qu’on trouve dans les entreprises . Cette neutralité et cette indépendance doivent l’aider dans ce devoir de conseil : les choses difficiles à entendre passent mieux quand le messager ne peut pas être soupçonné de conflit d’intérêt.
Enfin en ce qui concerne le TJ : la facturation se fait en nombre de jours travaillés. Ne pas oublier que les congés ne sont pas payés, et donc à intégrer dans le TJ.
Enfin, les périodes d’inter-contrat sont fréquentes et normales. A intégrer donc dans votre réflexion (comment allez vous être capable de le vivre) et vos calculs avant de vous lancer , et au moment de choisir votre statut et votre TJ.